Delphine Seyrig illumine la Journée des Femmes de 2020

M. Augustin Trapenard mérite un coup de chapeau pour son émission « Boomerang » où il a donné la parole à Delphine Seyrig à l’occasion de la Journée internationale des Femmes. L’actrice a été la figure du féminisme en France, sans doute parce qu’elle alliait des convictions chevillées au corps et argumentées aux canons traditionnels de la beauté tels qu’on les attend chez une actrice de premier rang.

Bien sûr, ce n’est pas la première fois qu’on fait parler un disparu puisqu’il existe depuis longtemps des techniques d’enregistrements qui restituent les voix puis les attitudes et les visages des défunt. Le génie et la réussite de M. Trapenard réside dans le fait qu’il a su jouer son propre rôle, poser les questions qu’il pose habituellement et avec son style bien particulier. On dirait qu’il s’est caricaturé mais ce serait péjoratif et sa prestation ne le mérite pas.

De plus, il a conclu l’émission en citant les noms de ses prédécesseurs qui ont interrogé l’actrice féministe. C’est à souligner car, même dans les émissions de mémoire comme « Affaires sensibles » ou « France-Inter + », la plupart du temps, on ne juge pas utile de mentionner le journaliste disparu lui aussi.

De quelle émission s’agit-il, au fait ? Eh bien, on peut supposer que la direction d’Inter a déploré le fait que le 8 mars tombe, cette année, un dimanche. Du coup, les animateurs vedettes, les émissions phare de la station ne pouvaient couvrir l’événement que, cette année, il ne fallait surtout pas rater. Qu’à cela ne tienne, on anticipe. Ça rappelle un peu l’annonce du résultat de la présidentielle de 1981 quand les journalistes d’Antenne 2 ont commencé leur propos quelques dizaines de secondes avant 20 h pour être les premiers. Cette fois, ça montre bien qu’il existe une vraie hiérarchie à l’intérieur même d’Inter et que ce qui se passe les samedi-dimanche compte pour quantité négligeable. Nous avions déjà dénoncé ce comportement en remarquant que, lorsqu’il y a un grand événement qui survient à partir du vendre soir, tout le traitement par la rédaction durant un peu plus de 48 heures se trouve ignoré et que la matinale impose l’ouverture de ses journaux et la plus grande couverture à cet événement pourtant déjà archi connu et traité. France-Inter lundi matin

À l’approche de la Journée des Femmes, pas question de laisser aux sous-fifres de la station le soin de traiter le sujet. D’ailleurs, ils le feront sans doute oui, mais, ce sera après et qu’importe qu’ils le fassent le jour en question.

Donc, le reste de la journée d’avant-veille de la Journée internationale des droits des femmes a passé en tâchant de les mettre à l’honneur. Remarquons tout de même qu’on a beaucoup privilégié l’homosexualité féminine. En ces temps de surenchère victimaire, il fallait trouver un moyen de rajouter une discrimination supplémentaire pour faire bonne mesure.

Il est tout de même aberrant de ne considérer la moitié de l’humanité, les droits des femmes qu’en tant que victimes sans aucune considération sur les combats des femmes ni, encore moins, sur la réussite de certaines, de plus en plus nombreuses, dans des domaines où les hommes prennent encore toute la place. Finalement, le néo-féminisme tel que présent à l’antenne ne veut voir les femmes que dominées.

En revanche, dimanche 8 mars, programme normal. C’est à peine si l’on mentionne la Journée des Femmes dans les bulletins d’information. « L’œil du tigre » est tout de même consacré aux premiers jeux mondiaux féminins et « Autant en emporte l’histoire » à Marie-Antoinette.

Suggérons à la direction d’Inter de s’y prendre un mois à l’avance pour l’année prochaine de façon à être les premiers à en parler ; d’autant que les semaines de février et de mars sont équivalentes en années non bissextiles. Après tout, depuis quelques années, les stations de radio se livrent une bataille pour commencer avant l’autre la nouvelle grille de programmes de la rentrée, anticipant d’une semaine voire deux sur la rentrée de septembre.

http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-140/biographie/