Pauvres à l'amende
Une info trouvé sur l'Internet :
C'est tout simplement insensé. Ceux qui produisent ce genre de raisonnement doivent imaginer que les pauvres font ça par plaisir ou, du moins, pour échapper aux circuits commerciaux. Ils doivent penser qu'ils se mettent en dehors de la société pour échapper à ses contraintes, qu'ils ne veulent pas faire l'effort de payer pour manger alors que les autres, eux sont contraints d'acheter leur nourriture. Ce genre de raisonnement est habituel quand des personnes défavorisées d'une manière ou d'une autre trouvent un pis-aller. Il se trouve toujours une autorité pour dénoncer l'injustice faite à ceux qui vivent mieux, qui ne sont pas jaloux la plupart du temps, et qui, bien sûr, n'ont pas besoin de trouver une « débrouille » quelconque. Cela étant, on accable un peu plus ceux qui souffrent déjà, au départ, d'une injustice. Dans ce cas, il ne serait pas étonnant qu'on dénonce bientôt le manque à gagner insupportable occasionné au commerce.
Ce décalage n'est pas si risible que ça. Il existe et de nombreuses personnes, formées par le manuel d'économie de Raymond Barre, pensent de même. Un Philippe Manière peut ainsi prôner de taxer davantage les pauvres vu qu'ils sont plus nombreux et qu'ils participent moins à l'activité économique. Ils n'imaginent pas un instant que, si les pauvres se trouvent dans cette restriction, ce n'est pas volontaire mais subi. Pour eux, un pauvre, un chômeur, c'est quelqu'un qui ne veut pas travailler puisque, du travail, il y en a. Il suffit d'aller là où il se trouve.
En l'occurrence, le travail se trouve maintenant en Chine. Donc, tous les chômeurs du monde devraient y aller. Bon, n'exagérons pas. Imaginons juste que tous les chômeurs d'Europe de l'ouest aillent trouver du travail, même moins payé, dans les pays d'Europe de l'est.
Enfin, il n'est pas loin le temps où l'on reprochera aux œuvres charitables de faire une concurrence déloyale au petit commerce voire à la grande distribution. D'ailleurs, en privé, les commerçants s'insurgent contre ces aides qui les privent, pensent-ils, d'une partie de leur clientèle. Qu'ils se liguent et obtiennent satisfaction du gouvernement ou qu'ils portent, plus surement, l'affaire devant les institutions européennes et l'on devra interdire les activités charitables sur le territoire européen. L'été dernier, on en était pas loin puisque des gouvernements ont demandé de baisser les aides à ces associations alors que le nombre d'indigents qui en profitent ne cesse d'augmenter.
Eh bien je dis : CHICHE !
Qu'on les prenne au mot et qu'on interdise toute distribution gratuite de nourriture aux indigents, qu'on mette en prison les glaneurs qui ne peuvent acquitter l'amende de 38 €, qu'on punisse les contrevenants et tous ceux qui donnent une pièce aux mendiants, qu'on interdise les quêtes dans les églises catholiques !
On verra combien de temps le système, dont on nous dit qu'il est le seul possible, peut subsister.
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2008/03/30/8532696.html
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2008/12/03/11615956.html
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2009/02/02/12337834.html
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/07/25/18670614.html
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/10/19/22403951.html
http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2007/09/06/6120871.html
Concrètement, les pauvres glaneurs ramassent des fruits pourris et les mettent dans un sac. Ceux qui ne sont pas trop abîmés sont au contact des autres. On ramène l'odeur de pourriture à la maison. Ensuite, il faut couper la partie pourrie. C'est vachement agréable de toucher la pourriture tous les jours. Maintenant, il y a deux solutions. Soit on a encore assez pour payer le gaz et l'on fait cuire. Soit on mange cru avec toujours un arrière-goût de pourri. Autre classique du glanage : la tête de poisson. La tête de poisson bouillie, avec tous ces cartilages qu'il faut gratter, les dents pointues avec lesquelles on peut s'égratigner, c'est délicieux... Si l'on peut mettre dans le bouillon des épluchures de légumes, alors là, c'est le summum. D'ailleurs, il s'en trouve toujours pour dire que c'est dans la peau des fruits et des légumes que se trouvent les vitamines. Curieusement, ceux qui analysent si bien le contenu de leurs assiettes ne vont pas jusqu'à manger des épluchures. On se demande bien pourquoi.
Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
In Ruy Blas (III 2) – Victor Hugo