Séquence émotion chez Chris Phénix

Un excellent commentaire sur le blog ami

 http://leblogquatre.canalblog.com/archives/2012/12/18/25943299.html

Chris Phénix analyse la manipulation par l’émotion dans les médias et, plus dérangeant, sur l’émotion d’un chef d’Etat qui ébranle ce qu’on aimerait penser.

Il y a qq années, j’ai décidé de me séparer de la télévision, entre autre parce qu’on y voyait de plus en plus d’images de gens en larmes. Larmes de joie comme à la cérémonie des Césars. Larmes en tout genre et à tout propos. Emissions où l’on attendait le moment où un quidam verserait une larme après avoir retrouvé une personne perdue de vue ou après avoir entendu une déclaration d’amour d’une banalité bête à pleurer…

C’est ce qu’on appelle la « télé-réalité », je crois. J’avais d’ailleurs vu, dans une séquence de « Loft Story », un garçon filmé la nuit dans le dortoir avec une caméra à infrarouge (excusez du peu), se réveiller et se mettre à pleurer, aussitôt consolé par les autres que les gémissements avaient tirés du sommeil. Il me semble, cher Chris, qu’en effet, quand on pleure, on cherche à se soustraire du regard des autres. Les pleurs exposés relèvent au mieux du voyeurisme le plus abject pour les uns et de l’exhibitionnisme pour les autres.

Autre travers épinglé, l’hypocrisie avec laquelle on se repait de ces images de souffrance alors même qu’on n’y peut rien et qu’on ne fera rien ou pas grand-chose pour l’atténuer. Bien sûr, on répondra facilement qu’on se dit que « ça pourrait être nos enfants ». Dans ce cas, on s’inquiète du sort des victimes ou du sort potentiel des nôtres ? Hypocrisie !

Surtout que, comme tu le remarques avec justesse, il y a une sélection et une hiérarchie dans l’émotion.

On s’émeut surtout du sort de ceux qui nous ressemblent. Les autres, on se dit qu’ils vivent dans l’ignorance et que c’est pour ça que la nature a encore le dessus dans leurs pays tandis que dans les nôtres, si ça arrive encore, c’est vraiment pas de notre faute.

Si tu as eu vent (c’est le cas de le dire) du cataclysme aux Philippines, j’ai appris de mon côté qu’il y a eu une tuerie, presque au même moment et dans des circonstances analogues en Chine. On a parlé de loi des séries. La bonne blague !

Simplement, cette information, tout comme le typhon des Philippines ne nous serait jamais parvenu si l’on n’avait pas établi une ressemblance entre les deux et cherché à provoquer l’émoi. On sait qu’il y a quantité de meurtres de masses en Chine, probablement à cause des changements brutaux survenus dans ce pays et des inégalités criantes qu’ils engendrent. On sait aussi que les régimes totalitaires sont propices à ces actes spectaculaires. On a su qu’en URSS, quantités de personnes ont décimé des familles, notamment dans ces appartements que plusieurs familles devaient se partager.

En effet, cette émotion n’est pas la compassion envers plus accablés que nous mais inquiétude à l’idée que ça aurait pu être nous-mêmes. Pas joli-joli !

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2011/03/14/20626035.html

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