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la lanterne de diogène
11 octobre 2010

Clark - Dati : le lapsus permanent de l'information

On n'en finit pas de faire des bonds en entendant Pascale Clark et les questions qu'elle pose, sa façon d'insister comme s'il s'agissait de questions fondamentales.

http://lanternediogene.canalblog.com/archives/2010/01/29/16710948.html

Avec Mme Dati, c'est un festival. D'abord, ça commence par le passage d'antenne. Un mot sur l’œil au beurre noir de Patrick Cohen. Il avait interrogé M. Tapie juste avant et l'invité ne s'est pas laissé faire. Comme on n'est pas habitué à ça, on en rajoute et on suggère que l'impétrant lui en a décoché un, preuve de son martyre sur l'autel du journalisme objectif et courageux. Déjà, on n'avait vu Jean-François Achilli crier à la censure parce que Mme Royal*, pour illustrer son propos, avait montré une couverture de magazine dont elle avait coupé le titre pour ne pas faire de publicité. Quelle horreur ! Quelle atteinte à l'intégrité de la presse !

http://www.dailymotion.com/video/xesl1i_dsp-segolene-royal_news

On retrouve le propos en question en mettant le curseur sur 20.45.


Dès les premiers mots le ton est donné : « sa dernière intervention médiatique a eu un écho considérable ». Sourire résignée de Mme Dati puis, après quelques propos habituels, Pascale Clark attaque d'emblée par le lapsus. « On va peut-être immédiatement se débarrasser de l'inflation, hein ? Quelle histoire, quand même : celle de votre lapsus. Ça a pris des proportions énormes. » [curseur sur 6.35] . Qui en a parlé dès le lendemain en commençant son émission ? Qui l'a ressorti à chaque fois qu'elle voulait apporter un peu d'humour ou pour interrompre le propos de l'invité du jour ? Imagine-t-on un voyou vous enfoncer un surin dans le lard et vous dire sur le ton de l'étonnement : « ah, dis donc, ça pisse le sang, tu trouves pas ? ». Pour être bien sure de son effet, Pascale Clark répète [curseur à 7.20] : « Et ça a pris des proportions incroyables ! » puis : « on ne vous a parlé que de ça pendant euh ». Visiblement, elle ne se rend même pas compte que c'est elle qui ne parle que de ça : 3 minutes et 5 s sur 27 mn et 44 s contre environ 5 mn sur les retraites.

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/video/invite.php

Le reste de l'entrevue a reposé sur les relations privées avec le Président de la République, la démission réelle ou supposée, la marque des robes que porte Mme Dati, le père de son bébé. Pour couronner le tout, son dernier chroniqueur n'a pas pu parler et elle a empiété de deux minutes sur l'émission suivante. Tout ça pour ça !


Belle leçon de journalisme. C'est sans doute ce que certains appellent l'impertinence. On a plutôt l'impression que c'est de la diversion.

Dans les trois cas, le journaliste fait son numéro, empêche l'invité de se justifier ou simplement de répondre à la question. À la fin, le journaliste se drape offusqué dans le costume blanc de l'intégrité et s'érige en héraut de l'indépendance de la presse.

Dans les trois cas, aucune question de fond n'a été posée. Chaque fois, on a recherché le petit scandale qui pourrait faire qu'on reprendra le propos en citant le journaliste.

* Mme Royal démontrait la collusion des assurances privées et du gouvernement qui attaque la protection sociale et singulièrement les retraites. M. Achili, gêné par le recentrage sur le sujet de fond que sont les retraites a essayé d'amener son invitée sur l'affaire Woerth, puis a feint de croire à la censure de la presse et, finalement, s'en est remis à la vieille méthode des années 1970 pour interroger un communiste : on lui coupe la parole dès qu'une démonstration commence.


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C
This story is very useful. Really I like it. Thanks for sharing with us.*
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