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la lanterne de diogène
19 mars 2017

Des services publics : la bonne volonté (1)

Des événements personnels m’ont amené à fréquenter pas mal de services publics, ces derniers temps. Chaque fois, j’ai été, agréablement, surpris par la compétence du personnel, son amabilité, son souci de bien accueillir et de bien faire.

 

Il est facile de louer les pompiers. Chacun connaît le sens de l’engagement, le dévouement de jeunes garçons qui ressentent, très tôt, la vocation d’aider les autres dans des difficultés extrêmes. Ils sont épaulés par de plus anciens qui leur prodiguent des conseils pour ne pas se blesser (ou pire) à chaque intervention délicate. Les pompiers utilisent un matériel ultra performant. On connaît tous les grandes échelles et les combinaisons ; qui vont changer bientôt d’ailleurs. On connaît pas forcément le matériel médical, compliqué, sophistiqué mis à la disposition de tous, sans distinction sociale ou autre. Tout ça coûte cher, très cher et ça fait moins regretter de payer des impôts quand on le voit en action.

En général, on n’a pas une sympathie naturelle pour la police et les policiers. La notion d’ordre qu’ils véhiculent est contraire à bien des valeurs humanistes. Les images désastreuses de répression des récentes manifestations ont achevé de discréditer la police dans son ensemble. Et puis, surtout, chacun s’est trouvé confronté à un policier, parfois un petit groupe, bien décidé à ne pas intervenir : « on se déplace pas pour ça », « on se déplace que quand... », « si l’on devait se déplacer à chaque fois que... », « c’est un incident de voisinage, faut voir avec votre propriétaire », « ah, mais, on n’est pas là pour ça, on est là pour », ce qui revient à dire qu’on peut crever à côté ou tuer quelqu’un à côté, ces messieurs-dames ne bougeraient pas puisqu’ils ne sont pas là pour ça. Ou bien, la police (ou la gendarmerie qui bénéficie d’une popularité injustifiée) met du temps pour parcourir une distance qui prend dix minutes à pieds, afin d’arriver lorsque les auteurs d’infraction grave seront partis. Ou bien encore, un contrôle d’identité pointilleux, un peccadille qui vaut une amende disproportionnée et qui rappelle, justement, le nombre de fois où l’on a appelé « police-secours » et qu’elle n’a pas voulu venir.

police_nationale,_Paris

Eh bien, la police aussi fait du bon boulot et beaucoup de policiers sortent du lot et « sont à votre service », « N’hésitez pas à nous appeler ». Oui, des policiers répondent qu’ils sont « à notre service » ou qu’ils vont voir ce qu’ils peuvent faire. Le problème, c’est que cette bonne volonté évidente est contrée par des ordres contraires à toute éthique et qui les met, justement, en porte-à-faux, avec la population qu’ils sont censés protéger. Après la sale répression des manifestations contre la « loi travail », certains d’entre eux ont manifesté, à leur tour. Des bien-pensants ont hurlé qu’ils n’avaient pas le droit de le faire en uniforme. Peu importe ! Il faut toujours entendre les revendications, même maladroitement exprimées, même en uniforme. Tous les flics n’entrent pas dans la police pour cogner sur les gens ; loin de là. Beaucoup sont animés de cet esprit de service public et désapprouvent le comportement d’une minorité agissante de leurs collègues et la plupart essaient juste de trouver un compromis entre leur bonne volonté et les contraintes imposées par « la maison ». La morgue dépend de la préfecture de police : accueil digne, presque agréable.

L’hôpital a ses faiblesses. Le mot d’ordre est « il faut faire des économies ». La campagne électorale nous offre un festival de candidats ou de leurs soutiens qui annoncent qu’avec eux, on fera encore plus d’économie qu’avec leurs adversaires. Les économies, ça veut dire moins de flics, moins de pompiers, moins de toubibs et d’infirmiers et de personnel d’accueil à l’hosto, moins de profs, des routes encore plus mal entretenues. L’hôpital fait tout pour supprimer des lits et donc pour dissuader l’hospitalisation. Dès qu’on est opéré, on rentre. Si l’on doit recevoir un traitement lourd, pas de problème, c’est l’hôpital qui vient à domicile (quel que soit l’état du domicile) : ce sont les soins « ambulatoires » qu’il faut favoriser. À l’heure où les médecins de ville n’assurent plus de garde, où ils ne se déplacent plus en urgence, l’hôpital aurait dû évoluer pour prendre en compte cette réalité qui s’impose. Donc, aux « urgences », il faut attendre et parfois très longtemps et parfois une journée entière et, très rarement, un patient meurt en attendant son tour, faute de personnel et de locaux pour accueillir tout le monde en urgence. Malgré tout, une fois reçu, une fois hospitalisé, on met à la disposition de chacun, quelle que soit sa situation, du personnel qualifié, des locaux propres, du matériel ultra-performant. Tout ça coûte cher, très cher et malgré tout, ça n’est pas réservé aux seuls qui peuvent payer mais à tous, grâce, aussi, à la sécurité sociale dont on vient de célébrer les 60 ans, à l’occasion de la sortie d’un film qui rend hommage à son principal fondateur : Ambroise Croizat. http://www.lasociale.fr/

Donc, chapeau les services publics et bravo à leur personnel qui fait ce qu’il peut avec les moyens qu’on lui retire de plus en plus !

 

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