La langue pour survivre (expression et exclusion 3)
Depuis des mois, nous avons entrepris de noter quelques fautes de français entendues ici ou là mais principalement à la radio, média de l’oralité, donc de la transmission. Ne parle-t-on pas de « langue maternelle » ? Désormais, pas un jour ne passe sans entendre une ou plusieurs fautes et pas dues à l’étourderie, l’emballement mais bien à une ignorance du vocabulaire et des règles élémentaires de la grammaire, c’est à dire du fonctionnement de la langue. Ces fautes relevées ne sont plus exceptionnelles. Les conversations courantes évoquent ces entorses au langage courant car, il ne sera question ici que de la langue ordinaire, celle qui sert à la communication courante, dans la famille, au travail, à l’école. C’est bien là que réside le problème. L’appauvrissement du vocabulaire, sa réduction à quelques grands mots auxquels on attribue plusieurs sens au moyen de guillemets, la grammaire approximative sont autant de facteurs qui réduisent les capacités de réflexion et limitent les propos à la satisfaction des besoins primaires. Évidemment, la méconnaissance du vocabulaire, du mot adapté à la situation est source de conflits. Les adolescents multiplient ce qu’ils appellent les embrouilles, faute de connaître le sens des mots et suspectant une mauvaise intention de leur interlocuteur. Ce n’est donc pas aussi anodin qu’il y paraît et ça ne relève pas de la défense d’une langue liée à une classe dominante qu’il serait sain de combattre. Depuis une bonne trentaine d’années, on anticipe sur les conséquences d’un mot mal employé en apposant des guillemets partout, au point qu’on a même développé un geste consistant à accompagner, à l’oral, une expression vague ou inexacte ou imprécise par un mouvement des deux doigts des deux mains, imitant la mise entre guillemets. Les lacunes se trouvent ainsi entérinées et acquièrent le statut de norme. Qu’on n’objecte pas qu’on simplifie la langue. Appauvrir ne veut pas dire simplifier. Un exemple de faute qui n’apporte rien et qui complique : quand, pour donner l’heure, on en rajoute et qu’au lieu de dire simplement, il est 10 h (et) 20s, on dit : « il est 10 h passées de 20s. ».
Il n’existe probablement aucun corps d’enseignants au monde, sauf en France, qui apprend sciemment à ses élèves à détester l’État qui les emploie et même leur pays. Les instituteurs persuadent leurs élèves que le français est la langue la plus compliquée et la moins logique du monde. Il arrivent au collège en détestant le français et tout ce qu’il draine : l’orthographe, bien sûr, la grammaire (ou ce qu’il en reste) et la littérature. Cette détestation accompagne l’échec scolaire et lui donne une légitimité. On comprend que, adolescents, ils chantent en anglais et adultes ils parsèment leurs propos de mots anglais (globish en fait).
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Les enseignants et notamment les instituteurs ne possèdent pas eux-mêmes un minimum de connaissances en histoire de la langue (pour expliquer l’orthographe), en linguistique, en phonétique et ne comprennent pas eux-mêmes les règles qu’ils sont censés transmettre et expliquer. D’ailleurs, la grammaire, devenue ORL (observation réfléchie de la langue) est devenue une activité déconnectée de la finalité de la grammaire qui est de comprendre les relations entre les mots qui forment une phrase et, au-delà, qui est d’en comprendre le sens. Ils s’en sortent en décriant la langue française et en assénant des conclusions définitives et spécieuses. Qu’ils soient désormais « professeurs des écoles » depuis qu’ils sont recrutés au niveau de la licence n’y change rien. Au contraire, les écoles d’instituteurs d’autrefois dispensaient aux nouveaux bacheliers des connaissances qui s’enrichissaient tout au long d’une carrière et une solide formation pédagogique. Maintenant, les élèves ont appris et intégré des formules aussi péjoratives qu’absurdes comme : « le 3e groupe de conjugaison, c’est la poubelle » ou « maintenant, on a le droit de dire «z’haricots » ». Rappelons que ça fait au moins 30 ans qu’il y a tolérance à ce sujet mais que, paradoxalement, les liaisons sont déconseillées. Liaisons, donc, quand avant il n’y en avait pas mais absence de liaison partout ailleurs ou alors, liaisons différées comme on entend communément. Autrement dit, il y a encouragement par les enseignants à s’affranchir de toute forme de règle.
Quelques exemples relevés :
les - Zeuropénnes
les températures vont - Tévoluer
ses - Zémotions
parvient à nous – Zémouvoir (émotions, émouvoir sont fréquents à l’heure où l’irrationnel domine et donc le Zé devant)
dans des affaires – Zindividuelles
quand ce n’est pas :
vingt-huit - Zartistes
petite femme, Zyeux bleus, (Claude Askolovitch)
il n’avait jamais fait - Zaussi chaud
Passons sur les ‘va Têtre’ car on n’en est plus là
Il suffit d’écouter Mme Sonia Devilers pour entendre un festival quotidien de liaisons différées (nonobstant la qualité de ses interventions).
Ça veut dire que le discours est haché, interrompu par des pauses injustifiées et suivies de ces liaisons différées. Parlant de discours haché, on en arrive aux problèmes de lecture. Comment expliquer que, l’intonation scolaire, telle que moquée il y a plus de 60 ans par Jacques Bodoin (donc inconnue de la population actuelle) resurgisse depuis quelques années ? Nous n’avons pas la réponse mais elle doit forcément être cherchée dans les méthodes d’apprentissage de la lecture et la manière dont l’exercice de lecture est perçu puis présenté par les enseignants eux-mêmes. Or, les problèmes de lecture, de liaisons dangereuses ne sont pas le seul fait des plus jeunes adultes. On observera que les autres, qui ont appris leur langue à une époque antérieure sont comme contaminés et adoptent ce langage fautif et approximatif, comme si l’on éprouvait une culpabilité à s’exprimer correctement dans l’environnement linguistique actuel.
On ne peut plus cacher que la lecture n’est pas maîtrisée. Jusque là, les 10 % estimés illettrés n’étaient pas visibles ou, du moins, pas audibles. Ils étaient envoyés à la marge et y demeuraient. Ils ne faisaient pas de bruit. Désormais, on entend cette élocution scolaire telles qu’elle était caricaturée, autrefois, dans les sketches de Jacques Bodouin. Que ce soient, les journalistes, les acteurs qui lisent des publicités, on subit ce ton artificiel et saccadé. Les nombreux chroniqueurs qui ont envahi les antennes depuis des lustres, n’arrivent même plus à lire leurs propres billets. Ils achoppent sur tout, s’emmêlent, ont du mal à passer d’une ligne à l’autre. Comme à ce niveau-là, ce ne sont pas des petits jeunes, ça veut dire que ça vient de loin. Quand Inter organise des opérations avec des collégiens, nous avons une bonne photographie sonore de l’ampleur du désastre. Or, non seulement ça passe (alors que ça devrait inquiéter) mais en plus, sur les réseaux sociaux, gare à ceux qui ont osé faire remarquer les lacunes de ces collégiens. Toutes les excuses sont bonnes : impressionnés par le micro, la pression. Tout cela ne tient pas, naturellement, puisque les mêmes collégiens, lorsqu’ils n’ont pas à lire, s’expriment spontanément et ne se montrent nullement impressionnés par le micro et même, sans doute, la caméra. De toute façon, ils sont nés avec. Ils passent leur temps à communiquer, ils utilisent la visioconférence et ne se troublent pas pour ça. Malgré tout, les adultes en question, qui ont encore pouvoir de décision projettent sur eux leurs propres craintes et s’en servent pour ne pas remettre en question leur éducation qui a failli. Car, il est bien évident que les ados et les jeunes adultes ne sont nullement responsables de leurs lacunes et autres difficultés d’expression dans la mesure où on ne leur a pas donné les bases et les outils pour les maîtriser. Donc, on n’est pas près d’inverser la tendance puisque, selon eux, tout va très bien et seuls ceux qui pensent le contraire ou qui demandent simplement qu’on pose la question doivent être disqualifiés et condamnés. Qu’on se souvienne que la précédente Ministre de l’Éducation nationale avait traité de « pseudo-intellectuels » des agrégés de philosophie (excusez du peu) qui avaient critiqué sa politique. Quand on pense qu’elle participe, à présent, à des croisières à prétention culturelle organisées par un grand hebdomadaire ! La langue française qui est défendue dans les autres pays francophones comme un trésor qui soude la culture d’une population, souvent entourée d’adversaires linguistiques, est sapée sur sa terre d’origine. Comment ne pas s’interroger quand on voit qu’en Louisiane, le bilinguisme autorisé depuis quatre ans a donné un élan au français et que nombre d’Afro-américains suivent des cours pour en faire la langue de leur groupe ethnique ?
https://www.geo.fr/voyage/francophones-de-louisiane-les-cadiens-font-de-la-resistance-194131
La gauche qui a renoncé à son héritage, ses valeurs, qui a opté pour la défense des minorités et l’intégration européenne, qui a capitulé devant les minorités et les instances européennes, refuse de défendre l’instruction publique qui fait partie des valeurs républicaines et qui pourrait être le dernier rempart face à la pensée unique et à l’obscurantisme. En fait, elle masque son impuissance en arguant que ce serait dirigé contre les jeunes. Or, précisément, on expose les jeunes à toutes sortes de manipulations en refusant de leur donner les outils pour exprimer leurs réflexions, pour accéder à la connaissance livresque, pour penser par eux-mêmes et développer leur esprit critique ; esprit critique qui pourrait, éventuellement, servir à remettre en cause un système qui devrait théoriquement être combattu par la gauche.
Autre série de fautes, devenues la norme depuis une vingtaine d’années, c’est cette sorte de style indirect libre qui consiste à introduire un mot interrogatif dans une phrase affirmative :
ça nous amène à réfléchir sur comment on doit faire et pourquoi on
c’est poser la question de comment on peut
on se pose la question de qu’est-ce que c’est que d’être une femme (sic)
pour connaître c’est quoi travailler
Je sais pas tout qu’est-ce que j’ai fait
On se bat pour c’est qui qui doit aller là-haut.
On pourrait penser que ça simplifie mais on voit bien qu’on obtient des phrases compliquées et incorrectes à force d’instiller des corps étrangers dans la phrase banale.
C’est ainsi qu’on dit aussi « ce qu’il » au lieu de « ce qui »
Le vocabulaire n’est pas en reste. On observe une sorte de langage bébé consistant à inventer des mots en surajoutant des suffixes à un mot plus courant.
Exemple : quinzomadaire. On ne dit pourtant pas semanomadaire. En revanche, on dit bi mensuel et c’est pas plus long ni à dire ni à écrire, au contraire. Il y a comme une fascination qui tourne parfois au culte de la transgression mais c’est bien à une régression que nous assistons, dans ce domaine comme ailleurs. La transgression donne à certains l’impression qu’ils pensent.
Comme mieux vaut en rire, finalement, terminons ce tableau navrant par quelques expressions détournées ou mélangées et quelques fautes de prononciations ou autres embrouilles :
Je lis pas dans le marc de cristal
« tous les écrans de Navarre » (Sonia Devilers)
C’est lié à comment on a regardé une série
ils sont toujours ‘arqueboutés’ sur …
on a fêté les un an de…
sans liaison, bien entendu au contraire de ‘les uns et les autres’
décrédibiliser
« Il n’est de musique écoutable qu’allemande » (Jean-Luc Mélenchon)
Les quatre coins de l’hexagone ont été dépassés depuis bien longtemps…
Au fait, comment prononcer ces trois noms : ‘Megane’, ‘Logan’, slogan ?
Comment s’y retrouver si pour chaque mot, il y a une règle différente ou, plutôt, une absence de règle ? C’est donc l’arbitraire d’un instituteur, dans le meilleur des cas, ou plus sûrement, un journaliste ou un publicitaire qui dicte la prononciation convenable.
Autrefois, on disait de quelqu’un qui s’exprimait bien, qu’il parlait comme un livre. C’est que, le français a ceci de particulier que les niveaux de langue sont très distincts et peuvent même donner l’impression qu’il existe deux langues différentes. On peut regretter cette discrépance car elle reflète souvent une distinction sociale marquée. Quoi qu’il en soit, il est bien évident, quand on parcours les livres parus depuis, disons, une vingtaine d’années, que la langue écrite telle que publiée par les maisons d’éditions ne constitue plus une référence. Le Monde, autrefois journal de référence, ne remplit plus ce rôle depuis longtemps et l’expression est à l’avenant. M. Jean-François Khan excelle dans les phrases sans verbe, sans doute parce qu’il écrit comme il pense et veut ménager des effet. Dès lors, son hebdomadaire, Marianne, était truffé de phrases sans verbes et il fallait relire plusieurs fois un paragraphe pour comprendre qui faisait quoi et ce que son rédacteur voulait dire. La littérature n’est pas en reste. Un Philippe Djian ne manque jamais de dire qu’il ne faut pas employer le point-virgule, faute d’en comprendre l’utilité. Plus de trente ans (décidément) après ses premiers succès, il en rajoute et prétend à présent qu’on ne devrait même pas avoir besoin de la ponctuation.
Prenons un livre d’un chanteur actuel qui a décidé de passer à l’écriture. Dans son excellente émission sur Europe 1, M. Philippe Vandel passe du temps à expliquer qu’il y a des souvenirs et de la fiction romancée dans son livre, comme si ça n’était pas le cas de tout roman. On donne l’impression qu’il vient d’inventer un nouveau genre. Il est vrai qu’il n’a sans doute pas lu beaucoup de livres. Passons, puisque ce n’est pas notre propos. Ensuite, M. Vandel commente : « parfois, c’est brut de décoffrage ». Enfin, il cite deux critiques. « L’Humanité écrit : « Une écriture irrévérencieuse, ourlée de délicatesse » et pour Le Figaro : « La plume est orale, émotive, invective. » ».
En clair, ça veut dire que le mec écrit comme il cause et qu’il cause plutôt mal mais qu’il est plein de bonnes intentions alors on oublie la forme pour ne garder que la bien pensance : des bons sentiments et des critiques de la société. Donc, c’est forcément génial. Défense d’en douter !
Comme le gars est déjà connu, il a trouvé facilement un éditeur parisien, sinon on n’aurait jamais entendu parler de ses histoires d’ado. Il y a un peu plus de 30 ans, un autre chanteur avait publié ses souvenirs d’enfant de l’Assistance Publique. Quelqu’un avait mis tout ça en ordre et en forme et, sans prétention, ça plaisait aux ados auxquels ce livre était destiné. Les adolescents adorent les livres de témoignage. Ils n’accordent aucune importance au style quand ce n’est pas une lecture obligatoire pour leur cursus. Maintenant, ces livres de témoignage prétendent au statut de littérature et ce qui est n’est qu’une absence de talent littéraire est présenté comme un style. Autrement dit, il n’y a pas de modèle littéraire ni de simple modèle d’expression correcte à proposer aux élèves. On écrit comme c’est-y qu’on cause. À quand des copiés-collés de textos ? Si ça se trouve, ça a déjà été fait : brut de décoffrage, comme dirait l’autre !
Au terme de cet exposé, nous voyons donc qu’il y a une conjonction de plusieurs facteurs qui contribuent à l’appauvrissement (dans un premier temps) de la langue française puis à son élimination progressive. D’abord, ceux qui sont censés l’enseigner semblent honteux de le faire et multiplient les dénigrements comme pour se faire pardonner de devoir être aussi directifs. À moins qu’il ne s’agisse d’un refus d’assumer le rôle d’adulte avec ce que cela comporte d’autorité et de transmission à « l’élève au centre du système ». Cela fait une bonne trentaine d’années que le corps enseignant se repaît de formules pompeuses et vides de sens. C’est sûrement une coïncidence si ce laps de temps correspond aussi à la chute du système éducatif français dans les classements internationaux, à l’augmentation de l’échec scolaire et de l’exclusion qui en découle. Ensuite, les institutions ne se préoccupent absolument pas de « la langue de la République » et l’abandonnent en rase campagne. Il n’existe plus de référentiel. La littérature classique est peu à peu écartée. Elle serait soi-disant trop compliquée pour les jeunes d’aujourd’hui. Ça revient à dire qu’on les prend pour des imbéciles de la part de ceux qui prétendent les défendre. La droite, revendiquant haut et fort « l’identité française » brandit la langue comme un étendard ou une banderole contre ses adversaires mais, au quotidien, dans les entreprises, elle bat en brèches la langue française. La gauche associe la langue à la classe dominante et, dans un élan victimaire, la rend responsable de l’exclusion. Rappelons juste que ce sont des enseignants de gauche au Ministère depuis une cinquantaine d’années, et un Ministre de l’Éducation Nationale socialiste (ou du moins membre du PS), qui ont fait table rase de toutes les méthodes d’apprentissage – et notamment de la lecture – qui fonctionnaient et faisaient du système éducatif français un des plus performants. On a multiplié les expériences pédagogiques catastrophiques afin de caser nombre d’entre eux, inaptes face aux élèves. Le résultat est un échec scolaire patent et reconnu qui dépasse les conséquences de la sélection en terme d’exclusion. La sélection était le point faible du système éducatif français. aujourd’hui, c’est cette sorte de fabrique de la bêtise qui produit l’exclusion. La solution qu’on a trouvé récemment consiste à gommer tout ce qui met en évidence l’échec scolaire en promouvant ceux qui ont du bagout.
Enfin, dans un contexte hostile à l’État, la langue de la République est perçue comme appartenant à « l’ancien monde », celui où l’État était fort et avait les moyens de défendre (au moins formellement) les plus vulnérables
https://www.20minutes.fr/societe/2534763-20190606-jeune-francais-dix-difficulte-lecture-20-illettre
Il n’est pas question ici de défendre un élitisme langagier ni de se moquer d’erreurs humaines. Bien sûr, on aura soin de ne pas confondre les lapsus et mêmes les bafouillages, toujours possibles, avec ces ânonnements pluri-quotidiens. Simplement, il est important de rappeler que la langue, si elle est un outil de communication parmi d’autres (et il n’en manque pas de nos jours), est aussi le moyen de construire une réflexion puis de la formuler. Nous citons souvent Orwell ici car, dans son roman d’anticipation que tout le monde cite sans visiblement l’avoir lu, le système totalitaire décrit, outre qu’il s’évertue à falsifier les faits, à surveiller tout le monde, à encourager la délation, consacre des moyens considérables à réduire le vocabulaire afin de priver les individus de toute possibilité de réfléchir et, donc, de contester.
Nous avons commencé ce blog par un exposé destiné à montrer que l’expression est un moyen d’exclusion. À l’époque, nous pouvions titrer EXPRESSION ET EXCLUSION et sous-titrer : danger de mots puis Toujours en danger de mots
13 ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée et la manipulation du sens des mots est de plus en plus efficace à mesure que les élèves ne maîtrisent ni l’orthographe (l’organisation des mots dans la phrase), ni la phonétique, ni le vocabulaire et qu’ils sont encouragés dans ce sens. On comprend pourquoi, d’autant que les élèves entrent dans la vie active un jour.
Prisonnier en 1940, André Malraux rapporte de cette expérience : « Écrire était alors le seul moyen de continuer à vivre. » in Lazare.